En plein océan Indien, l’atoll seychellois d’Aldabra est l’un des derniers sanctuaires quasi-vierges de la planète, où vit notamment la plus importante population de tortues géantes au monde, dans son milieu d’origine largement préservé de l’Homme.
Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, Aldabra est formé de quatre îles principales de récif corallien, séparées par des passes étroites et enfermant un lagon peu profond, bordé d’une mangrove de palétuviers et de plages de fin sable blanc.
A marée haute, l’eau cristalline laisse voir raies, requins ou tortues marines. A marée basse, émergent à l’intérieur du lagon de petites îles, sortes de champignons de pierre, semblant posés sur la mer.
Considéré comme l’un des plus vastes atolls du monde – 350 ha, dont 150 ha de terres émergées – son isolement, à plus de 1.200 km au sud de Mahé, principale île de l’archipel des Seychelles, les difficultés d’accès et l’absence d’eau douce, ont préservé Aldabra de l’influence humaine, en faisant un laboratoire naturel exceptionnel pour les scientifiques.
Selon l’Unesco, il abrite «plus de 400 espèces et sous-espèces endémiques (vertébrés, invertébrés et plantes)». Parmi elles, quelque 100.000 tortues géantes des Seychelles (Geochelone gigantea ou Aldabrachelys gigantea), ultime survivantes d’une espèce autrefois répandue à travers l’océan Indien et décimée par la chasse.
Peu de touristes
Plus grosses tortues terrestres du monde – les mâles peuvent atteindre 1,20m de long et peser jusqu’à 300 kg – elles bénéficient d’une longévité exceptionnelle, pouvant aller, selon le Dr Jeanne Mortimer, jusqu’à 250 ans.
Seule réelle menace pour ces tortues, des chèvres introduite sur l’atoll il y a près d’un siècle et demi et qui entraient en concurrence pour les ressources alimentaires ont été récemment éradiquées. Seule une quinzaine de personnes vivent en permanence sur l’atoll: quatre scientifiques, quatre gardes, du personnel administratif, un cuisinier, etc. L’eau de pluie est récupérée et le soleil fournit l’électricité.
L’absence de lignes maritimes ou aériennes limite l’accès des touristes, dont environ un millier se rendent chaque année à Aldabra, dans des conditions très strictes. Seuls de petits groupes de 30 personnes maximum sont acceptés, encadrés par des gardes sur des itinéraires strictement délimités. Il est interdit d’y passer la nuit. Le droit d’entrée, 100EUR par personne, permet de financer la gestion de l’île.
Source : 20 minutes.fr – AFP, 03 avril 2013