Il y a maintenant dix ans, des tortues géantes provenant d’Aldabra, un atoll des Seychelles, ont été introduites par des scientifiques sur l’île aux Aigrettes pour sauver la forêt d’ébène victime de l’exploitation forestière.
L’île aux Aigrettes est un petit îlot calcaire de 25 hectares et une réserve naturelle de l‘île Maurice, abritant des espèces, notamment des oiseaux, en voie de disparition. Elle était autrefois recouverte par une épaisse forêt d’ébène qui s’est vue détruite progressivement par l’exploitation forestière stoppée depuis les années quatre-vingt.
En introduisant ces tortues géantes, pouvant mesurer jusqu’à 1.20 mètres et peser 220 kilos, les scientifiques avaient supposé que, grâce à leurs déjections, elles contribueraient à répandre les graines des fruits d’ébéniers dont elles s’étaient régalé juste avant, et ainsi restaurer l’équilibre de la forêt tropicale.
Supposition confirmée attendu que les résultats de l’expérimentation ont été supérieurs aux prévisions puisque plusieurs parcelles, dépeuplées par le déforestation, comportent désormais de jeunes pousses d’ébéniers. De plus, si les tortues ont favorisé la dispersion des graines, elles ont aussi permis d’améliorer leur germination grâce au passage des graines à travers leur intestin.
Cette belle expérience montre comment l’interaction des espèces peut favoriser des phénomènes ou des processus essentiels à l’écosystème.